Dak’Art 2014, 11ème Biennale d’art africain contemporain
Jardin d’expérimentation des plantes utiles
Université Cheikh Anta Diop, Dakar, Sénégal
La lumière est belle. De l’océan tout proche souffle en permanence une brise légère qui semble protéger le visiteur de la chaleur tant redoutée venue des terres intérieures. Dans les arbres des dizaines d’oiseaux de toutes espèces se croisent en un incessant ballet sonore et coloré. Ceux-là semblent faire fi de la pollution qui suinte de tous les pores de la grande cité. Nous sommes dans le jardin d’expérimentation des plantes utiles de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. L’endroit est protégé. Tout concourt à la vie.
Et puis soudain au détour d’une allée de sable rouge cinquante, soixante, quatre-vingt-quinze étiquettes bien alignées sur lesquelles figure en noir et blanc, un énigmatique nom latin écrit en italiques comme l’exige la rigueur scientifique. C’est l’acte mortuaire offert à notre regard des plantes disparues ou en voie de disparition au Sénégal. La sobriété de l’information rend le coup encore plus rude. Où sont nos responsabilités face à un tel désastre ?
La Nature est en grand danger, en Afrique comme ailleurs. D’aucuns prétendent même que c’est de notre survie dont il est ici question.
Au centre de ce parterre de sépultures de tant de vies défuntes une branche verte de palmier, tel un étendard soudain mis en berne, pend mollement au mât d’un long bambou.
Triste jour !
François MÉCHAIN, Dakar le 10 mai 2014 |